Burn Out Opéra Rock (morceaux choisis)
Je le sais cher lecteur, tu es fervent amateur de bonnes comédies musicales. Depuis les Dix Commandements, il te paraîtrait incongru de faire tes vitres sans siffloter « ce sr’a nouuuuuuus dès demaiiiiiiin », et tu ne peux t’empêcher de prendre ta voix de baryton pour entonner « Beeeeelle, c’est un mot qu’on dirait inventé pour Elle ». Bref, la comédie musicale met en exergue ton talent de mélomane et te permet de faire profiter toute ta famille de tes prouesses vocales. Sans oublier des aptitudes à la comédie quand tu fais semblant d’agresser le nain avec un manche à balai en lui chantant « Tybalt, Tybalt, tu vas mourir… » (lequel nain, ignare, fuit en hurlant).
Si tu fais partie de ces affamés de musique daubique, de ces amoureux de spectacle humain foudroyant, si tu avais adoré le jeu de mot de : « Et vice et Versailles » et bien, laisse-moi te dire que ce qui va suivre va te rendre heureux. Oh que oui.
Lorsque « Neuf Blogueurs » (une entité de blogueurs surentraînés et complètement maboules) m’a demandé de travailler sur le thème du Burn Out, mon sang n’a fait qu’un tour. Quel thème tragique ! Quelle idée cruelle !
Le Burn Out moment de craquage parental (bien souvent maternel) absolu…un sujet en or pour moi et le début de longues heures de réflexion sur le comment du pourquoi. J’ai décidé d’écrire sur ce thème à la manière d’une pièce de théâtre dans laquelle on verrait évoluer quelques personnages récurrents et propices au burn out. J’ai nommé :
- - Primi, toute jeune maman de Priminaine
- - Chouchou, tout jeune papa du même Priminaine
- - Multi, maman de trois nains (trop) rapprochés
- - Le Mâle, papa des trois mêmes nains toujours (trop) rapprochés
Afin de rendre vivante et poignante cette petite mise en scène, j’ai décidé de m’offrir, une fois n’est pas coutume, les services d’un parolier de talent. Il est cher, très cher. Il est demandé et répond toujours par la négative aux diverses propositions tant il est overbooké. Il parle très peu de lui et reste un personnage très mystérieux. Il sait manier les mots et les mélodies à la perfection et porte en lui des chorégraphies inimaginables qui prennent toute leur ampleur sur les scènes du monde entier. Je savais qu’il serait difficile de le faire travailler avec moi, je ne suis qu’une pauvre petite bloggeuse (même pas mode) et lui, LUI, parcourt le monde pour offrir à quelques oreilles bienheureuses son talent inouï.
Néanmoins, après avoir usé de mes charmes (pleuré, trépigné, menacé), il a accepté de mettre en musique ma petite composition théâtrale afin de vous offrir quelques instants musicaux dignes de ce nom, et respectueux des scènes touchantes et émouvantes que vous allez pouvoir lire.
Je vous laisse donc découvrir quelques morceaux choisis de la nouvelle comédie musicale en vogue à Paris. Jouée dans les plus grandes salles de pestacle, dédiée à tous les parents (qui devront attendre sa sortie en dvd bien entendu), voici Burn Out Opéra Rock.
Aux textes : Marie de Mamanstestent
Aux (mirifiques) chansons : Till the Cat (oui, tu peux relire, c’est bien lui).
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Acte I Scène 1
L’histoire commence de nuit. Une chambre d’enfant. Une veilleuse Barbapapa. Un fauteuil à bascule. Vautrée dedans, Primi. La tête en arrière qui dodeline d’un côté, puis de l’autre. Elle porte une vile robe de chambre et des mauvais chaussons à tête de Bart Simpson. Dans ses bras, une Priminaine qui tète goulument au sein. Dans l’entrebâillement de la porte, on voit apparaître une tête d’homme, mal réveillé, les yeux mi-clos, la barbe naissante et la chevelure en pétard.
- -- Primi ?
- - Gné ?? Hein ? C’est qui ? Je suis où ?
- - Heu, c’est moi, c’est Chouchou. Ça va ?
- - Bin, heu, non, je suis nase et puis ça fait trois fois qu’elle réclame. Il est quelle heure-là ?
- - Quatre heures et quelques.
- - Putaiiiin…tu fais quoi toi ? Tu prends le relai ? Elle va avoir terminé.
- - Heu, non, j’allais pisser en fait. Je bosse demain moi.
- - Ah, je me disais aussi. DORS BIEN ALORS !
Primi ferme à nouveau les yeux. Et bave légèrement. Pendant ce temps-là, Priminaine tète.
On retrouve notre couple quelques heures plus tard, à la table du petit-déjeuner. Chouchou dévore d’énormes tartines de Nutella. Primi, tête dans le luc, tente de boire son café pendant que Priminaine, très en forme, essaie d’attraper la tasse brûlante avec ses petites mains boudinées.
- - Tu me la prends s’il te plaît ? Histoire que j’avale un truc ?
- - Attends, je n’ai pas fini de déjeuner.
- - Heu ? Moi je n’ai pas commencé
- - Oui, mais je vais au boulot, je suis déjà à la bourre. Bon, voilà, je te la prends deux minutes.
- - Merci de ME la prendre chéri. C’est trop gentil. Je l’ai bien vue cette nuit MOI.
- - Oui, bon, ok, merci.
Primi grignote une tartine de Nutella en culpabilisant, ce n’est pas comme ça qu’elle va perdre ses kilos de grossesse. Elle boit une gorgée de café puis se retrouve de nouveau avec Priminaine sur les genoux.
- - Je te la laisse hein ? Je vais terminer de me préparer.
- - Vas-y, on va boire notre café avec la naine et on va se coller des miettes de pain dans les plis du cou.
Lorsque Chouchou descend, Primi n’a pas bougé, elle fixe d’un air absent le pot de Nutella tandis que Priminaine se refait une petite tétée.
- - T’as prévu de faire quoi aujourd’hui ma chérie ?
- - Heu…. Je ne sais pas vraiment en fait. Je t’avoue que je suis un peu fatiguée, ça fait presque une semaine qu’elle se réveille trois/quatre fois par nuit. Je suis un peu au radar.
- - Bin, recouche la ce matin et profites-en pour te faire une petite sieste non ?
- - Hein ?
- - Elle dort bien le matin encore, profites –en, fais cool !
- - Bien sûr chéri. Je vais faire cool. Bonne journée !
Et la porte d’entrée se referme. Primi contemple sa nouvelle meilleure amie : la table du petit-déjeuner. Quinze minutes pour tout ranger et faire la vaisselle (plus celle de la veille au soir).
Ensuite, elle essaiera de poser un peu Priminaine dans son transat histoire d’aérer les chambres et de lancer une lessive (elle n’a plus de culotte propre et les bodys de Priminaine sont douteux). Avec un peu de chance, Priminaine fera une sieste et elle pourra s’allonger. Il ne faudra pas qu’elle oublie d’aller à la poste chercher le colis (ça va bientôt faire dix jours, ils vont le renvoyer). Et puis il faudra aussi qu’elle pense à envoyer une petite carte à tous ceux qui ont offerts des cadals à Priminaine pour sa naissance. Ça va quand même faire presque 7 mois qu’il est né. Primi songe à faire des listes afin de ne rien oublier. Chouchou l’a déjà engueulée parce qu’elle n’avait pas pensé à prendre rendez-vous pour la visite obligatoire des 6 mois. Elle essaie de penser à tout, mais elle ne pense qu’à une seule chose : DORMIR.
Primi, seule sur scène :
J’ai la tête qui éclate
J’voudrais seulement dormir
Me trouver une ASSMAT
Et me laisser mourir
Stone, j’voudrais être stone
Retrouver le sommeil
Et mieux dormir la nuit
J’sais plus si j’veux être mère
Je fais tout à l’envers
Je sais bien qu’ça vient d’moi
C’est pas du cinéma
C’est pire qu’au cinéma
Acte II, scène 4
La scène se déroule dans un grand magasin de surgelés, sauveur de vie conjugale. Il propose à ses clients des plats tout préparés, des légumes et des petits entremets. Pour quelques euros, il vous dispense de cuisiner et ne vous oblige qu’à une seule chose : posséder un micro-onde. Primi attend devant, l’air fatigué (encore). Priminaine comate dans sa poussette et Primi pianote sur son téléphone.
Soudain, une autre maman arrive. Elle a l’air fatiguée également, et un peu plus rondelette que son amie. Autour d’elle, un nain est porté en écharpe et déguste un boudoir dont il répand tranquillement les miettes sur le pull de sa mère.
- - Coucou Primi !
- - Oh ! Multi, je ne t’avais pas vu arriver, j’étais en train de demander à Chouchou s’il préférait manger des pâtes à la truffe blanche ou bien de la brandade de morue.
- - Je pense que niveau morue, il est servi non ? Ahahahaha…
- - Hein ?
Le regard de Primi se fige, elle a les lèvres qui tremblent et semble à deux doigts de fondre en larmes.
- - Je BLAGUE Primi, je blague…
- - Ah bon. Ce n’était pas très drôle et je suis un peu à cran en ce moment.
- - Oui je vois ça. Tu es fatiguée toi aussi ?
- - Ouais. Je suis au-delà de la fatigue je crois. Je ne m’en sors pas. J’ai l’impression de ne faire que combler les journées en attendant de pouvoir me recoucher.
- - Allez, ma belle, tu vas voir, ça va aller. Je suis passée par là moi aussi, j’ai eu du mal et puis regarde, j’en ai trois. Comme quoi ce n’est pas insurmontable.
- - Oui, mais moi je n’y arrive pas.
- - Mais si tu y arrives, allez, allons chercher ces petits plats.
Dans les allées du magasin, Primi tente d’expliquer à Multi à quel point c’est difficile pour elle en ce moment mais elle se sent plutôt minable de raconter ses difficultés alors que son amie doit en gérer trois. ELLE.
Multi écoute, prend son kilo de haricots verts (bonne conscience), ses frites à réchauffer au micro-ondes (nains) et ses magnums double-choc (Mâle et elle-même – adieu bonne conscience).
Primi prend des plats « prêts en une minute » et Priminaine commence à ronchonner. Evidemment, elle a froid et râle comme un vieux putois en essayant de se glisser de manière furtive sous le harnais 5 points. Primi la repositionne, lui file un joujou et continue à disposer des éléments nutritifs dans son panier, presque au hasard.
Arrivées à la caisse, Primi et Multi en sont arrivées à la conclusion qu’il fallait que Primi prenne un peu de temps pour elle. Pas longtemps, mais un peu. Une sieste, un bain, une virée shopping seule. Primi sait que tout cela lui ferait du bien. Mais elle n’arrive pas à laisser Priminaine. Et parfois, n’a même pas le courage de se faire couler un bain.
- - ça fera trente-huit euros trente-cinq s’il vous plaît madame.
- - Oui, d’accord
- - Vous n’avez pas de glacière ?
- - Oooooh noooooon !!!
Primi fond en larmes.
- - Que se passe-t-il Primi ?
- - J’ai oublié ma glacière à la maisoooooon… !!
- - Non mais c’est pas grave ça quand même
- - Mais siiiii, j’oublie tout. La glacière c’est la goutte de trop tu vois. J’oublie mes rendez –vous chez la sage-femme pour ma rééducation, j’oublie d’étendre mon linge alors le soir il est tout moisi-puant dans la machine, j’oublie de tout faire alors que je n’ai rien n’à faire et puis du coup je me sens nulle et puis moche aussi et voilà j’ai encore acheté des fajitas alors que c’est super calorique et de toute façon elles vont être décongelées et puis je vais jamais m’en sortir et je suis trop nulle comme mère.
- - Ok, Primi. Donne ta carte au monsieur, prends ma glacière. On rentre chez toi, tu te couches un peu et je te surveille Priminaine ok ? Je ne veux pas te voir en profiter pour faire du ménage ou quoi que ce soit d’autre. Tu dors.
Ce que Multi ne lui dira pas, c’est que la semaine dernière, elle a craqué aussi. La scène s’éclaire et au fond, on aperçoit la journée de Multi en flash-back. Parce que le petit dernier fait ses dents et qu’elle a dû se réveiller quatre ou cinq fois pour lui + quelques autres fois pour ses frangins. Qu’elle s’est levée, épuisée et a géré le départ à l’école des grands et le petit épuisé qui pleurait tout ce qu’il pouvait. Puis, elle est rentrée et a couché le petit. Le temps de faire quelques machines, de ranger sa meilleure amie (la table du petit déjeuner) et de faire les courses sur internet. Puis elle a préparé le repas de midi, est allée chercher les nains à l’école, les a fait manger tous les trois (elle n’a pas eu le temps de manger elle-même) puis a reconduit les grands à l’école. Il lui fallait ensuite aller chercher les courses, les ranger pendant que le petit roupillait. Puis prendre rendez-vous chez le pédiatre pour le grand qui toussait. Et ne pas oublier de passer les coups de fils obligatoires aux assurances scolaires. Puis, elle s’est faite engueuler par son garagiste parce qu’elle avait oublié la contre-visite du contrôle technique de sa voiture. Enfin, pour couronner la journée, le petit a dégueulé dans la corbeille de linge propre. Le Mâle, en rentrant, a proposé de baigner les enfants. Elle a accepté et est allée s’allonger un quart d’heure. Et puis elle s’est souvenue qu’il fallait faire à manger pour le soir. Et repasser du linge pour le lendemain.
Alors oui, à ce moment-là, Multi a craqué. Elle a pleuré. A dit au Mâle qu’elle ne s’en sortait pas. Qu’elle était nulle, fatiguée, grosse et inutile. Qu’elle n’arrivait pas à gérer.
Mais ça, Multi ne l’a pas dit à Primi. Le Burn-out, finalement, on n’en parle pas…
Primi et Multi, en alternance puis en chœur :
A toutes les filles qui m’connaissaient avant
Qui sont comme moi des mères maintenant
A leur volcan de larmes
A leurs pulsions de drames
Leurs envies d’en finir vraiment
A toutes ces mères qui craquent un peu tout l’temps
Chez Picard, au jardin d’enfants
Au moral déchiré
A leur bonheur volé
Cette lourde sensation d’épuisement
Elles avaient, elles avaient
Des grosses poches au dessous des yeux
Elles dansaient, elles dansaient
En souvenir des jours heureux
Elles disaient, elles disaient
Que la vie c’étaient vraiment mieux à deux
Elles cachaient dans un sourire moqueur
Quelque chose de secret
Elles gravaient sur la pierre
Une épitaphe de regrets
Elles pleuraient comme on pleure
La mort d’un être aimé
Acte IV Scène 6
La scène se déroule chez Primi et Chouchou. Il est tard. Très tard même vu la tronche de Chouchou qui comate en mauvais jogging sur le canapé du salon. Il a Priminaine à ses côtés calé dans les coussins, entrain de grignoter un vieux cube et il tente d’amadouer sa fille en lui proposant des activités nocturnes plus adaptées à son jeune âge :
- - La naine ?
- - Ga ?
- - Tu ne veux pas dormir là ?
- - Ga ?
- - Non parce qu’il est 23h quand même. Alors je sais bien que tu as fait une super sieste de 18h à 22h et que je n’aurais pas dû me prendre les pieds dans l’aspirateur (qui vit au milieu du couloir en ce moment) en montant me coucher. Mais quand même…t’aurais pu te rendormir non ?
- - Reeeeeuuuu.
- - Moué. Bon, et bin écoute, t’as qu’à jouer dix minutes le temps de digérer ton biberon et puis après on monte se coucher tous les deux. Non parce que là Maman dort et moi, j’aimerai bien la rejoindre.
- - Reuuuuu.
Chouchou lève les yeux au ciel et s’empare du Famili posé à côté du biberon vide sur la table basse. Il le feuillette. Encore et encore. Puis, s’arrête et prend Priminaine à partie :
- - Et ? T’as lu ça la naine ?
- - Ga ?
- - Ah bin non. Mais laisse-moi te lire ces quelques phrases mon ptit cœur. Parce que là, tu vois, c’est un test qu’a fait maman hier (enfin probablement la nuit dernière vu l’écriture tremblotante) et qui parle de toi. Ça s’intitule : « Jeune Maman : êtes-vous en plein Burn Out Maternel ? ». Va falloir qu’on s’occupe un peu plus de ta mère tous les deux, parce que là, je crois que le Burn Out, elle est en plein dedans tu vois…
- - …..Gé ? Ga ?
- - Oui, mais attends, t’emballe pas Priminaine, tu vas piger, je vais te lire quelques trucs au hasard :
Chouchou se tourne vers le public et lit à haute voix :
Question 1 : Vous vous sentez
a. a. Epanouie et comblée de bonheur par ce petit être qui dort tranquillou dans son berceau pendant que vous passez une soirée romantique avec votre cher et tendre.
b. b. Epuisée et complètement angoissée à l’idée d’aller fermer un œil alors que vous savez que vous risquez d’être réveillée par un cri de nain d’ici quelques minutes.
Ø Et bin ta mère a mis la b la naine. Alors arrête de te réveiller la nuit en pleurant d’accord ? Chantonne au moins, ça sera moins stressant.
Question 4 (je prends au hasard hein) : Pour endormir votre enfant vous….
a. a. Le bercez pendant de longues minutes et puis vous le reposez doucement et précautionneusement dans son berceau en espérant pouvoir éviter la peluche qui couine en reculant pour sortir de la chambre.
b. b. Lui chantez une berceuse, vous l’embrassez et vous quittez la chambre en laissant une veilleuse en forme de cœur illuminer sa chambre.
Ø Je te le donne en mille Priminaine. La réponse a. Il va falloir apprendre à t’endormir seule mon cœur. Pas comme là tu vois. Là, tu es dans le refus d’obtempérer ma ptite poulette, ça ne va pas du tout.
Question 8 : Vous rêvez de …
a. a. Cocotiers, palmier, sable chaud, votre homme sur une serviette à côté de vous, et des paroles amoureuses échangées pendant que votre petit dort quelques jours chez ses grands-parents.
b. b. Sommeil, douche, épilation, amies, café, tour de taille décent, semaine sans pédiatre, journée sans lessive, ventre sans vergetures.
Ø Je n’ose même pas te dire de quoi rêve ta mère la naine…
Et enfin (parce que là, c’est le moment d’aller au lit ma ptite boulette) :
Question 12 : Vous pleurez lorsque vous :
a. a. Vous regardez dans le miroir, ou bien lorsque vous changez une couche moisie-pourrie pour la quatrième fois de la journée. Ou bien encore lorsque votre amoureux vous demande si ça va. En fait, vous pleurez souvent.
b. b. Regardez votre enfant dormir…
Ø Bin là elle a coché les deux la naine. Elle n’est pas rancunière ta maman hein ?
Chouchou repart avec sa Priminaine dans les bras. Il la couche et éteint la lumière. Puis il passe au fond de la scène et on voit en ombre chinoise un Chouchou qui s’allonge auprès de Primi. Il se met tout contre elle et la serre fort. En lui chuchotant que ça va aller. Primi et Chouchou, Primi chante et Chouchou la tient dans ses bras :
Moi je ne suis rien
Et voilà qu’aujourd’hui
Je suis son gardien
De jour comme de nuit
Je l’aime, j’vais mourir
Tu pourras me dire
Tout ce qui te plaira
Moi je n’ai rien à dire
Ma vie n’intéresse pas
J’voudrais re-maigrir
J’voudrais m’épanouir
J’ai sorti la poussette
J’ai fait l’tour du quartier
Chanté les marionnettes
Fait des cocottes en papier
Arrête de rire !
Je voudrais faire le pont
De janvier à Noël
Me casser, prendre l’avion
A chaque fois qu’elle
Ne veut pas dormir
Ne veut pas dormir
Je l’aime, j’veux mourir
Elle doit tenir ça de ta mère
Pour être si chiante aujourd’hui
Même surement un peu de ton père
De Mamie, et de toi aussi.