11 avril 2012

Par Moi, je: Par où il est entré...

Mes petits clous,

Aujourd’hui, nous allons parler d’accouchement.

En fait, pas exactement d’accouchement. De l’attente de l’accouchement, parce qu’enceinte, en plus d’attendre un bébé (ou deux, ou cinq, mais le plus souvent un), on attend aussi sa venue au monde, et par là même, son accouchement. Oui, on peut aussi attendre le goûter histoire de se gaver de tartines sardines/nutella, mais c’est une autre histoire.
L’accouchement.
Posons de suite la problématique. Le diamètre moyen d'un vagin étant de 3 à 4 centimètres selon les mesures pifométriques de Docteur Mapomme, celui du bassin d’environ 13 centimètres, et celui d'une tête de bébé à terme de 35 à 36 centimètres au minimum, même quelqu’un qui n’a jamais eu la moyenne en cours de math peut comprendre que c’est pas gagné gagné. Pour ceux qui n’ont toujours pas compris, un célèbre proverbe ivoirien est assez proche de la vérité: "Qui avale une noix de coco fait confiance à son anus" .


Généralement, on prend conscience de sa légèreté face à ce petit détail après la conception, lorsqu’il est trop tard pour faire machine arrière.

Oui, parce qu’avant de tomber enceinte, l’accouchement pour nous se résume à ce qu’on en connait dans les films, soit:

- plouf, perte des eaux dans un endroit rigolo et pas adapté (en pleine rue, dans un taxi, ou autre)
- suivi de hop direct à la maternité, de justesse, on pousse une minute en criant un peu, histoire de
- et hop, Mérinos, Mérinos, on nous tend on bébé bien rose et pas fripé qui pleure puis se calme dès qu’on le prend dans les bras.
Et en fait, c’est pas ça du tout, en vrai.

Le premier trimestre, l’accouchement paraît malgré tout assez lointain et se posent des questions bien plus essentielles: vais-je réussir à me retenir de vomir jusqu’au toilettes situées à 37,50 mètres de mon bureau? ou autres joyeusetés du même type. Mais la réalité se rappelle à nous, avec insistance. Il faut notamment choisir le lieu où on va accoucher.
"Choisir" est un grand mot. De fait, en France, le choix, lorsque vous l’avez (soit dans les grandes villes, et encore) se résume peu ou prou à :

- "la nature est bien faite, peace ma soeur", avec baignoire pour accoucher, musique new age et pas de péridurale,
- ou bien j'assure mes arrières, maternité niveau 3 mais bien sur accouchement quasi sanglée sur une table, position non physiologique et épisiotomie

Pour simplifier, c’est comme si au second tour vous aviez le choix de voter entre Philippe Poutou et Marine Le Pen.
Pas facile, je sais.

Et là encore, même si vous réussissez à choisir, vous apprendrez très vite que vos choix en matière d’accouchement peuvent très vite être réévalués (pas par vous, bien entendu). Tout votre entourage féminin déjà passé par là se fera une joie de vous rappeler que n'importe quel accouchement lambda peut (et à tout moment) se terminer en cauchemar absolu option boucherie, avec (liste éventuellement cumulative) souffrance foetale, forceps, césarienne, révision utérine, hémorragie, hystérectomie, perte du bébé.
Si vous évitez tout ça, vous savez quand même que, dans le meilleur des cas, vous aurez mal comme jamais vous n’avez eu mal de toute votre vie. Que ce sera sanglant, long, et douloureux.

Au premier trimestre, l’accouchement, avec toute son imagerie associée, est donc envisagé comme une ultime et incontournable étape, un passage obligé, un rite initiatique avant le bonheur total d’avoir son bébé (je rappelle qu’on est dans l’avant, hein).

Au second trimestre, l'accouchement devient plus concret dans l’esprit de la future parturiente. Il faut dire que les cours de préparation à l'accouchement ont commencés, et que les dessins en couleur et en relief de la descente de bébé dans le bassin ont été parfaitement mémorisés. A vrai dire, ça peut être un peu stressant pour une future maman, de voir tout ce que doit faire le bébé pour sortir, et sans se planter. D’abord tête vers le bas, fléchie vers sa poitrine, en légère rotation sur le côté, sans rien qui dépasse. Puis tourner d’un quart de tour, redresser légèrement la tête, visage tourné vers le sol.
Et tout ça, sans GPS.

Doucement, le troisième trimestre arrive. A mon avis, ce dernier n'a été conçu que dans le but de réconcilier les femmes avec l'idée d'accoucher. C'est à dire qu'à force de sciatique, marche en canard, pipis nocturnes et, impression de n'être qu'un ventre (de toutes façons on ne voit plus que ça lorsqu’on se regarde de la tête au pieds), on en vient à vouloir que le bébé sorte à tout prix. Il y en a même qui essayent de provoquer leur accouchement, à coup de méthodes soit-disant miracles telles que faire le ménage, poncer le parquet, faire crac-crac, marcher 15 kilomètres. D’expérience, ça ne fonctionne pas vraiment (true story).

Et d’ailleurs... Les premières contractions se vivent même dans la joie. Oui, celles qui ne sont d’aucune utilité, certes, mais qui ne font pas trop mal.
La suite... l’accouchement lui-même? C’est une autre histoire... On jette aux orties tout ce qu’on a entendu, appris, lu, et on gère au mieux, comme on peut, en attendant que ça passe.

Un avant-goût des 30 années qui suivent, finalement.

A bientôt mes petits clous!

10 commentaires:

  1. Tu as tout à fait raison sur le 3ème trimestre : On a toujours peur, mais contrairement aux 2 premiers trimestres, on a qu'une envie : QU'IL SORTE !!!!! ;)

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  2. C'est parfaitement ça... J'ai le trouillomètre à moins 10 mais j'en ai tellement maaaaaaaaarre qu'à M-1 j'ai hâte de redevenir moi-même(enfin moi-même... J'suis primi hein, moi j'sais pas encore TOUT).

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    1. bah perso je me suis dit que des tas de nanas y etaient passees avant moi. et que si c'etait si difficile, y'aurait probablement plu grand monde sur terre.
      et en vrai, c'est pas si pire hein! nettement moins que la 1ere nuit a la maison en tous cas! :D

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  3. Excellent! J'adore ton proverbe!!! Je me suis retenue d'éclater de rire parce que là, je suis au boulot alors ça craint.

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  4. Tout à fait d'accord avec toi : le 3ème trimestre n'existe que pour nous donner envie d'accoucher ! Chose faite pour moi, pour la 2ème fois (et probablement dernière) il y a un peu moins de 3 semaines, ouf, enfin !

    Petite correction : c'est pas le diamètre de la tête du bébé qui fait environ 35 cm, c'est son périmètre cranien. Donc un diamètre d'environ 11 à 12 cm (35/Pi)... Ce qui est tout de même un peu différent compte tenu des comparaisons, même si ça reste énoooooorme, je te le concède bien volontiers :-)

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  5. Criant de vérité! Attendre son accouchement peut sembler IN-TER-MI-NA_BLEUEUEUE!!
    Et pour moi, ça a été le cas, puisque ma fille a dépassé le terme de... 6 jours! Les 6 jours les plus longs de ma vie...

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  6. En te lisant, j'ai eu l'impression de revivre les 9 mois fatidiques... tout à fait ça.

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  7. Bonjour,

    une amie m'a fait découvrir votre blog et je me reconnais dans vos mots. Je suis dans mon 9ème mois et je ne fais qu'une chose : attendre le moindre signe. Plus j’attends en y pensait et plus rien ne se passe mis à part les pauses toutes le heures la nuit pour faire pipi, les contractions d'entrainement, les nausées (moi qui pensait avec déjà donné les 3 premiers mois), les démarches coin coin car ça tire beaucoup au niveau du pubis...et le pire c'est qu'au fond on attend ces contractions fatidiques en ayant tout autant peur de se ce qui nous attend. Bon courage à toutes celles qui attendent comme moi...

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  8. euh... le diamètre de la tête 35 cm ? plus gros qu'un 33 tours ? vrai vrai sûr sûr ?
    Ce serait pas plutôt la circonférence de la tête qui ferait 35 cm ? ça change tout quand même, et justement le diamètre de tête d'un nouveau né doit tourner dans les 15 cm nan ? comme un poing en gros...
    Donc pas (trop) de panique, nos corps sont faits pour ça !
    Joyeux Noël !

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