Till the Cat et Mamans testent : Le Roi Sexuel - ou pas

Tu as applaudi le mois dernier la toute dernière comédie musicale en vogue, j’ai nommé « Burn Out Opéra Rock ». Tu as encore en tête les refrains de ce magnifique opus et tu te reprends à penser à la crise de larmes de Primi à chaque fois que tu oublies ta glacière Picard.
D’ailleurs, c’est bien simple, tu t’es ridiculisée à la billetterie de la Fnac samedi en allant réserver deux places pour Burn Out Opéra Rock (alors qu’en fait, tu voulais deux places pour Dracula).

Je sais, tu twistes, tu grooves, tu swingues. Tu n’as qu’une hâte, c’est de retrouver tes héros préférés dans une nouvelle comédie musicale.

Tu es un veinard public, tu es un veinard.

Till the Cat, l’immense parolier, a accepté de réécrire quelques chansons pour illustrer un thème qui, j’en suis certaine, va te plaire.

En effet, ce mois-ci, le thème est chaud, torride même…puisqu’il s’agit du sexe.
Huhuhuhuhuhu…je te laisse lire les scènes d’exposition, censées présenter les différents acteurs de cette comédie musicale légèrement débridée…

Acte I : Nulli & Jules

La scène est plongée dans la pénombre. On entend des cris de bête, des voix rauques et des hurlements hystériques et orgasmiques, des gémissements, des glapissements, et des râles de satisfaction. Puis tout se calme et on entend des souffles courts, des rires et des chuchotements.

Enfin, des bruits de vêtements qu’on enfile, de braguettes qu’on remonte et de chaussures qu’on remet.

La lumière se rallume et on découvre un couple au lit. Lui est rhabillé et assis au bord du lit à contempler sa belle, sous les draps, les pieds collés au mur.

<-Qu’est-ce que tu fous Nulli ?

-- Bah, je mets les pieds au mur, ça fait descendre les zozos

<- Quoi ? Je n’ai jamais rien entendu d’aussi crétin.

<- C’est ta mère qui m’a suggéré ça.

<- Je préfère ne rien savoir de tout ça Nulli. Associer ma mère et mes zozos, merci bien, je vais dégueuler.

<- Elle a raison cela dit…comment tu veux qu’ils arrivent à temps pour féconder si je ne les aide pas un peu Jules ? Il faut bien les aider, je te rappelle que le genre du mot « spermatozoïde », c’est masculin. Donc si la gente féminine ne leur donne pas un petit coup de pouce, ils ne risquent pas d’y arriver tu vois…

<- Je reste dubitatif là en fait…

<- Reste, reste, mais en attendant, on est en essais-bébés depuis cinq mois et j’aimerais bien que ça marche maintenant.

<- Pourquoi ? C’est super en ce moment, on s’entend bien, on fait l’amour, on va construire une famille…

<- Oui, ah bin ça pour faire l’amour on fait l’amour c’est sur…

<- T’aime plus ça ?

<- Si si, j’aime bien mais bon quand même, je veux dire, dès fois je pense qu’une fois tous les deux jours ça suffirait quoi…

<- Attends Nulli, moi tu me demandes un bébé, j’AGIS. Alors dès fois, oui, je me force un peu, mais je tiens à ce que ça soit fait tous les jours. Voire deux fois si j’estime que mon job n’était pas bien fait.

<- Non mais d’accord Jules, d’accord. Mais il paraît que les spermatozoïdes sont plus efficaces si on espace les rapports. Tu sais, genre tous les deux/trois jours. Ils ont le temps de se requinquer quoi…

<- SE REQUINQUER ? Non mais tu te rends compte que tu parles de mes champions là ?

<- Heu… oui, bon, tes champions ils sortent vite mais ils ne tiennent pas longtemps hein..

<- QUOI ? Attends Nulli ce n’est pas de ma faute si ton ovule fait sa feignasse là. Il a qu’à avancer un peu lui aussi.

<- Laisse mon ovule là où il est Jules, je te préviens si tu continues, je fais la grève du sexe.

<- Et bin moi aussi. Na.

<- Mais vas-y ma petite poulette, mais c’est toi qui viendras chouiner quand ton test d’ovulation sera positif qu’il faut passer « aux TP » comme tu le dis si bien.

<- Attends, JAMAIS je ne te réclame des TP Jules, jamais…tu viens tout seul les prendre hein.

<- Un homme a ses besoins Nulli. Tu sais, j’en parlais hier au téléphone avec Chouchou et il m’a dit de bien profiter des essais bébés. Et tu sais pourquoi ?

<- Nan ? J’aimerais bien savoir pourquoi Chouchou se permet ce genre de réflexion.

<- Parce qu’une fois qu’il y a un bébé, il n’y a plus de sexe.

<- Non mais ça c’est EUX, nous on fera toujours l’amour. Peut être pas aussi souvent qu’en ce moment (rapport à l’état physique de mon entrejambe) mais on continuera à s’aimer fort, je te le promets.

<- J’espère bien Nulli, j’espère bien que ça sera toujours aussi fort. Comme ce que nous venons de vivre.

Nulli lève les yeux au ciel.
Jules se met debout, face au public et entonne :

Jules (sur l’air de J’ai encore rêvé d’elle)

J’l’ai encore secouée tel

Une bête. Faut dire qu’elle aime bien ça

Elle est vraiment trop belle

C’est mieux, c’est la fête à chaque fois

Tout en rougeurs

Jusqu’à pas d’heure

Je l’ai aimée si fort

Que les draps s’en souviennent

Je caressais son corps

Bercé par ses « Je t’aime ».

Si seulement ça pouvait durer, toute l’année

Les essais bébé, c’est vraiment l’pied

Donnez-moi l’espoir

Que ça marche tard

Toutes les nuits, juste entre elle et moi

Et demain matin, on reprendra

J’l’ai encore secouée tel

J’ai mal ici (Nulli)

J’veux toujours remettre ça

J’ai mal dormi

Elle est vraiment trop belle

Jamais j’m’assoie

C’est la fête à chaque fois

Achevez-moi …

Acte II : Primi & Chouchou

La scène est plongée dans la pénombre. On entend des ronflements et des chuchotements. Puis un cri. Féroce. Et aigu.

Primi ? Non, le nain.

<- Chouchou ?

-…..

<-Chouchou ???

<-Oui quoi encore ?

<- Tu y vas là cette fois ?

-- Pourquoi, il y a quoi ?

<- Il a pleuré

<- Et il pleure encore ?

-- Non mais bon, on ne sait jamais va- voir…

Chouchou rouspète, rechigne et râle. Primi émet un léger sanglot à tendance burn-out qui finit par avoir son petit effet puisque Chouchou se lève.

Quelques minutes après, il est de retour sous la couette.

-          Alors ?

-          Alors quoi ?

-          Il avait quoi ?

-          J’en sais rien il dormait très bien

-          T’as écouté s’il respirait ?

-          Oui, t’en fais pas.

-          Bon, bin bonne nuit alors…

-          Oui, jusqu’au prochain réveil.

Silence.
Puis, la voix de Primi s’élève.

-          J’arrive plus à dormir

-          Moi non plus

-          On discute un peu ?

-          Oui, profitons-en qu’il dort

-          Hihihihihihi… c’est vrai que c’est rare qu’on se retrouve tous les deux maintenant.

-          C’est sur que d’habitude, il est entre nous, ou bien l’un de nous deux est avec lui

-          Oui, surtout moi

-          Oh, ça va, on ne va pas s’engueuler pour savoir qui se lève plus la nuit à quatre heures du matin si ?

-          Non, surtout que c’est définitivement moi.

-          Arrête Primi, viens plutôt me faire un câlin

-          Mouais…

-          Allez, viens dans mes bras…

On entend des bruits de drap, des rires niais et des chuchotements étouffés.

Puis :

-          Qu’est ce que tu fais là Chouchou ?

-          Bin, je me rapproche quoi

-          Comment ça ?

-          Je ne sais pas, tu es une femme, je suis un homme, je tente un rapprochement

-          Non mais tu veux dire sexuel ?

-          Oui, bon, tu m’attires quand même c’est plutôt sain…

-          Attends là Chouchou, tu ne penses pas qu’on va faire l’amour là maintenant tout de suite ?

-          Pourquoi pas, on l’a déjà fait avant ? Je te rappelle qu’on a un enfant ensemble Primi…

-          Oui, merci, je m’en souviens dix fois par nuit. Et à chaque fois que je me vois toute nue

-          Tu es superbe ma chérie…

-          Tu dis ça parce qu’il fait noir

-          Je dis ça parce que je t’aime

-          Tu dis ça parce que tu veux baiser

-          Je dis ça parce que …mais attends…tu me prends pour qui ?

-          Pour un mec qui ne pense qu’à ça !

Primi renifle et chouine…

-          Non mais tu vois, moi je suis fatiguée, et puis je suis grosse et moche. Et en plus je ne fais rien de mes journées que m’occuper du nain alors tu vois, c’est nul.

-          Heu, je ne vois pas en quoi c’est nul, il a trois mois, il est petit et tu t’en occupes très bien.

-          Oui, tellement bien que je n’ai même pas le temps de m’épiler les jambes…tu ne veux quand même pas forniquer avec un grizzli ??

-          Arrête Primi, je m’en fous de tout ça

-          Oui, je vois, tu veux juste tirer ton coup …

-          Arrête….j’ai compris, tu n’as pas envie, je saurai être patient. Mais comprends moi, tu es ma femme, je t’aime et j’ai encore envie de toi. Même plus maintenant.

-          Parce que j’ai des gros seins ?

-          Pas que Primi, pas que…

Primi se love dans les bras de Chouchou qui soupire.

On entend un « Caramba, encore raté ! » puis une douce mélodie s’élève :

(Chouchou)

Toi, plus moi, plus eux, plus tous ceux qui le veulent,

Plus lui, plus elle, j’veux plus faire ça tout seul.

Allez, steuplait, quand est-ce qu’on recommence

Allez, steuplait, j’veux pas finir tout rance.

Sous Lé-xomil, je sais qu’on est capable,

Tout est possible, tout est réalisable,

On peut le dire, accoucher c’est pas l’rêve,

Après tout ça, le sexe se met en grève.

(Primi)

Quoi toi, plus moi, plus tous ceux qui le veulent ?

Plus lui, plus elle ? Tu te prends pour Dorcel ?

Allez, laisse-moi, si un jour on r’commence

Ce jour, crois-moi, on l’marquera d’une pierre blanche.

J’ai pas l’envie, la force et le courage,

Une épisiotomie met tes fesses  au chômage.

Laisse-moi le temps de réparer tout ça 

Et dans douze ans, peut-être qu’on l'refera.

Acte III : Georges & Wondermaman :

Georges et Wondermaman sont sur scène, autour d’une table. Face à eux, un couple d’amis : Multi et le Mâle. Ils ont dîné et picolé, des bouteilles de vin vides trônent sur le bar derrière eux. Georges a la main posée sur la cuisse de Wondermaman et ça parle sexe entre les couples. Multi rit niaisement et prend le Mâle à parti :

-          Alors tu vois qu’on peut être parents et faire l’amour comme des bêtes…

-          Non mais attends Multi, ne lui dit pas ça, l’épisode du jacuzzi c’était tout de même assez exceptionnel…Georges ne réserve pas tous les week end une suite de luxe à l’hôtel Spa des Rochers du Désir.

-          Ouais mais quand même hein…vous avez la santé si j’en crois tout ce que Wondermaman me raconte…

-          Petite coquinette va !

Georges pince la cuisse de sa dulcinée. Le Mâle est légèrement agacé. Il prend Georges à part :

-          Oui, mais bon, nous on a des enfants un peu plus difficiles que vous hein. Je veux dire le soir ils s’endorment tard et puis il faut préparer tout pour le lendemain et on a la journée de boulot dans les pattes. Multi rentre super tard et puis deux fois par semaine elle a gym et moi j’ai aviron. On ne peut pas tout faire non plus…

-          Attends le Mâle, moi tu sais, je nous réserve parfois des petits hôtels entre midi et deux. Je lui envoie un texto un peu salace et puis hop, on se rejoint une heure dans une chambre pour faire notre affaire.

-          Ah ouais ?

-          Bien sur…tu ne fais jamais ça ?

-          Bin non, dès fois on se retrouve le midi mais c’est pour faire les cadeaux de Noyel des enfants par exemple.

-          Ah bin oui, je comprends. Mais jamais de texto de cul ?

-          Heu non, je lui envoie des textos normaux en fait. Genre : « journée de merde et toi ? »

-          Et bin faut le faire mon gars, c’est pas parce que vous êtes parents que vous êtes obligés d’être routiniers. Envoie –lui « je pense à tes seins depuis une heure ».

-          Et ? Elle va me répondre quoi ?

-          Bin la mienne me répond un truc chaud aussi genre « je les caresse de ta part ».

-          Ah ouais ? La mienne me dirait « pense plutôt à acheter du PQ, Moyen Nain a encore dépiauter les rouleaux au-dessus des toilettes ».

Pendant ce temps-là, Wondermaman essaie d’expliquer à Multi quelques basiques sexuels :

-          Tu vois, être mère, ça ne doit pas te réduire à cette fonction. Il faut que tu sois mère mais aussi femme, un peu salope et un peu maîtresse.

-          Tout ça ? Mais entre quelle heure et quelle heure ?

-          Bin, je ne sais pas moi…le soir tu mets des jolis dessous et tu lui offres une petite danse sexy.

-          Mouais…

-          Bon, sans faire compliqué, tu peux lui faire un massage non ? Ou lui ?

-          Ah ouais, lui. Mais après le massage, moi j’ai juste envie de dormir.

-          Ah mais dès fois, il faut se forcer un peu d’accord ?

-          Rhô, mais comment tu fais ? Moi j’ai besoin de dormir avec mon pyjama et mon polar au lit. Et j’avoue que, souvent, j’ai plutôt envie de tendresse et de discussions plutôt que de cul. Je ne dis pas hein, on fait souvent l’amour…mais à vous écouter vous deux, ça me déprime. On a l’impression que vous faites ça tous les soirs …

-          On essaie oui, ça nous aide à décompresser, ça nous rapproche, nos corps communiquent et nos esprits également.

-          Wow. Tu m’épates.

-          Devenir parents, ça nous a apporté ça aussi tu vois. Cette assurance sexuelle, cette féminité pour moi qu’à complètement affirmé la maternité.

-          Tu veux dire que vous faites PLUS l’amour depuis que vous êtes parents ??? Je ne le crois pas !

-          Bien entendu, on se retrouve, on se complète…hein Georges ?

-          Oui, mon amour…d’ailleurs, on va vous laisser…ce soir, on a du pain sur la planche…huhuhuhuhu…

Multi et le Mâle les regardent partir main dans la main. Enfin, la main de Georges sur les fesses (parfaites) de Wondermaman.

Le Mâle serre très fort Multi dans ses bras.

Multi serre très fort le Mâle dans ses bras.

Et ils chantent  (sur l’air des Rois du Monde)

Georges et sa blonde vivent au sommet

Ils se grimpent dessus de Juin jusqu’à Mai

Ile ne savent pas ce qu’on pense d’eux en bas

Ils ne savent pas que les autres ne l’font pas

Georges et sa blonde font tout ce qu’ils veulent

Leurs libidos ne les laisseront jamais seuls

Ils sont si chauds que jamais ils s’ennuient

Ils peuvent le faire de midi à minuit

[Refrain] Georges et Wondermaman :

Nous on fait l’amour plus qu’à l’envie

Jour après jour nuit après nuit

A quoi ça sert d’être sur la terre

Si c’est pour jamais s’mettre à genoux

On le fait vachement plus qu’avant

Pas d’souci d’être dev’nus parents

On s’fout pas mal de la morale

Pour nous c’est plus qu’hormonal

Le rideau tombe sur eux.

Un pan se relève quelques minutes après et nous retrouvons Georges en pyjama immonde à gros carreau, chaussé de charentaises. Il enlève ses lentilles dans sa salle de bain.
Wondermaman, quant à elle, a revêtu une hideuse chemise de nuit ras du cou et ras du sol et s’apprête à se coucher avec un roman Harlequin.

Georges s’installe auprès d’elle et lui pose délicatement un chaste baiser sur le front. Wondermaman sourit et lui fait signe de ne pas dire un mot :

-          Tu pourrais réveiller les enfants…

-          Ne t’en fais pas, je vais m’endormir sans un bruit…

-          Un petit câlin ?

-          Non, chérie, pas ce soir, je n’ai pas la tête  à ça…

-          Moi non plus mon amour. En parler ça suffit parfois.

-          Bonne nuit.

-          Bonne nuit.

Georges éteint sa lampe de chevet tandis que Wondermaman lit avec avidité son Harlequin.

Puis, Le Mâle et Multi, assis au bord de la scène, chantent en chœur  (sur l’air des Rois du Monde) :

Georges et sa blonde  sont des mytho

Lui se contente de mater des sites pornos

Elle n’y pense pas, n’a pas la tête à ça

C’est tout pourri le sexe « à la papa »

Georges et sa blonde ne vivent pas au sommet

Ils font l’amour uniquement les jours fériés

Ils ne peuvent pas régler leurs agendas

Ils ne savent pas comment reprendre tout ça

Ces extraits vous ont plu ?

Tant mieux, ça nous a plu de les écrire !

Marie de Mamanstestent & Till the Cat